NAVIGATION 2-7 Seconde partie
Il avait suffi d’une impulsion rimbaldienne pour accomplir une première navigation poétique.
Second recueil, autre voyage. De nouveau les poèmes s’enchaînèrent ; les thèmes heureux ou sombres s’entrecrois-i-èrent. A chacun chacune son univers, sa rive, le temps d’une escale.
Ile de ma Bohème (1)
Mirage
Tout est si calme dans la plaine verdoyante.
Dans cette étendue remplie de sérénité
Volent des Hyles dans les senteurs enivrantes.
Tout n’est que lumière, pureté, et clarté.
Mais l’herbe commence à danser au gré du vent.
Ce lieu magique devient tout à coup sauvage
Et le monde déchaîne tous les éléments.
Tout n’est plus que violence, éclairs et orage.
Tout à coup, les contours s’estompent et sont flous,
La vision devient trouble, le monde est fou,
Les sons incompris, les sensations bizarres,
Et l’enfant si calme commence à s’agiter,
Mais maintenant forcé, contre sa volonté,
Se fait sortir du sommeil par son cauchemar.
Nicolas
Ile d’Ophélie (2)
Je veux revoir au long d’une calme journée
Tes belles lèvres et ton beau nez,
Et respirer encore, un soir d’or adouci,
Ta beauté plus touchante que lors de la nuit;
Comme une fleur, tu meurs,
Mes larmes s’écoulent comme un sanglot dans la nuit
Cela m’arrache le cœur…
Ally
Le Phoenix
Dans la nuit noire les étoiles éclairaient les fleurs,
Elle dormait, paisiblement
La chaleur imprégnait son corps et son cœur
La rendant plus étincelante qu’auparavant
Il la regardait sans savoir quoi faire
Elle était là, devant lui
Le Phoenix n’en faisait qu’une bouchée,
Pouvait-il la sauver ?
Les larmes coulaient sur son visage
Bien plus froides que sa bien-aimée
Il a pensé à les récupérer
Ce torrent l’aurait libérée
Mais le Phoenix était sans pitié,
Il avait commencé par l’asphyxier
Les flammes l’avaient emportée
Là où elle ne verrait plus jamais l’être aimé.
Mon rêve
Ile de Sensation (2)
Oh ! Ce doux monde qui m’est cher
Toi qui m’apparais lorsque les étoiles se perdent,
Toi qui par-delà les limites de l’espace et du temps,
Me berces durant mes nuits entières
Ce monde qui semble éloigné de moi
Ce rêve qui semble proche de mon âme
Depuis mon arrivée sur cette terre je réclame
La volonté inébranlable la clé de ma force
Ce chemin qui me regarde avec tendresse
Ce chemin qui me regarde avec tristesse
Tout cela vient avec un prix,
Celui du Temps qui m’est imparti
Dylan
Ile du Dormeur du Val (1)
- La mer est bleue et les oiseaux chantent
- Je m’assoupis sur cette mélodie douce et apaisante
- Des limbes je suis extirpé par un rayon de l’astre lumineux
- Et hélas je suis contraint de quitter les lieux
- Le chant du vent dans les feuillages des arbres me rappelle et me pousse à la mélancolie
Tom
Ile des Effarés (1)
Juste vivre
Ici, des hommes par milliers meurent de faim
Alors qu’ailleurs, d’autres meurent de trop manger
Mais que faut-il faire pour aider ces humains
N’ayant plus de sourire, voulant encore aimer.
Ces jeunes sans raison de croire, ni d’exister
Qui vivent dans un monde pire que misérable
Ayant le cœur qui bat encore pour lutter
Et dont le courage est plus qu’incroyable.
En s’endormant le soir en ayant encore faim
Ils savent que demain sera pire qu’aujourd’hui
Ça fait du mal de se dire qu’au matin
Ce sera peut-être la fin de leur vie.
Pour ces millions d’enfants qui crient de douleur
Et qui voudraient juste grandir avant de mourir
S’il vous plaît aidez-les à vaincre cette horreur
Je ne veux plus les voir souffrir.
Angie
Ile des Villes (2)
« Un amour urbain et contradictoire » :
La ville est puante
La ville est sale
La ville est triste
La ville est gris béton et jaune lampadaire
La ville me hante
La ville est pâle
La ville est égoïste
La ville est un éternel retardataire
La ville est plate
La ville est fade
La ville me piste
La ville cache ses sombres mystères
La ville est laide
La ville est polluée
La ville est monotone
La ville et son ambiance de nid à problèmes
La ville est raide
La ville est pressée
La ville t’oblige à user de sonotone
La ville assombrit tout, même ce poème
La ville, entre deux rendez-vous, t’offre des intermèdes
Matérialistes. La ville est aimée
La ville s’improvise réveil, à six heures tapantes elle sonne
La ville embellit, de par sa monotonie, tous les bohèmes
Ainsi, de nombreux ex-partisans elle s’attire la haine
Mais la ville passe outre, n’éprouve aucune peine
Et malgré tout cela, si la ville est ma muse, c’est que je l’aime
B.A.D.
Si tu es né dans une cité HLM
Je te dédicace ce poème
Menant une vie de bohème
Pas de boulot, pas de diplôme
L’homme ne vit que de chrome.
Sa demeure pleine de nature
Il s’habitue à sa prochaine vie
Perdus ses amis, perdus ses ennemis, perdus ses frères
Il fait le plein il fait le vide.
Nelick
Ile de Première Soirée
Je rêvais de son corps si beau et si brillant
Qui me donnait chaque jour tant de sentiments.
A ce moment où je l’ai croisée sur le port
Je rêvais de sa chevelure aux couleurs d’or.
Ce reflet dans ses yeux qui m’a fait chavirer
A perturbé mon cœur rempli de ces pensées.
Ile des Réparties d’Emma
Noyade de sentiments
Je l’ haine car je n’ai plus rien à lui donner
Le cœur d’avant mon amour, il me l’a volé
J’ai le thorax vide, les yeux vides et ma haine pour vivre
Pour noyer mes chagrins je fais tout pour être ivre.
Et je me noie dans le bleu de tes yeux
Que les vagues me ramènent comme un aveu
Mon amour, à jamais que mon cœur pleure
Le temps est venu d’arrêter ma peur.
Emma.
Ile de « Je est un Autre » (1)
L’Homme mystère
Tu ne sais pas qui je suis.
Tu ne sais pas grand-chose sur moi.
Et les seules choses que tu sais
Sont peut-être les mauvaises.
Tout ce que vous savez sur moi
Est ce que j’aime et ce que je n’aime pas ;
Je déteste l’école,
Vous savez
J’adore les jeux vidéo et les séries,
Vous savez ;
Et plus encore, MAIS je m’en fiche.
Parce que tout ce que tu sais sur moi,
Est juste là, à la surface de l’iceberg.
Mystère
Voici ce que vous allez penser “mystère”.
La seule chose que tu peux faire, c’est de m’appeler :
L’Homme mystère.
Matys
Ile des Morts de 39-45.
Dernière pensée
Attaché; je me rappelle être avec elle
Elle me racontait ses histoires de guerres cruelles
Elle savait que la paix n’était pas éternelle
Que pour l’humanité c’était habituel…
Hitlériens, la Blanche Colombe vous l’avez tuée !
Obnubilés par la violence de vos idées
Vous l’avez, sans pitié, massacrée.
On s’est vite décidé, on allait résister.
Au-delà de la Manche on nous informait
Toujours côte à côte, elle et moi, on se battait
Ce doux matin de juin… on nous a débusqués
Seul; dans ce camion surpeuplé, je pense à elle
Nuit et jour on m’a torturé, je pense à elle
Debout, blessé, les yeux bandés, je pense à elle.
Valtiss
Ile de Sensation (2)
J’étais là
J’étais là, quand tu as fait tes premiers tours de roues
J’étais là quand tu ne savais pas laquelle choisir. Et puis quand tu t’es enfin décidé
J’étais là quand tu as fait seul ta première balade et que tu t’es perdu
J’étais là quand tu m’as montrée fièrement à tous tes copains
J’étais là quand tu as enfin osé dire à ta mère que tu avais passé le permis et aussi que tu m’avais déjà achetée
J’étais là quand tu t’es fait tes premiers potes
Quand tu as voulu partir à l’aventure et voyager sans but et qu’ encore une fois tu t’es perdu
J’étais là quand tu étais sûr que ça passait
J’étais là quand tu as eu trop confiance en toi
J’étais là quand il ne t’a pas vu
Quand tu t’inquiétais de savoir si j’allais bien alors que c’est toi qui allais mal
Quand tu as décidé de remonter en selle
Quand tu avais besoin de te vider la tête
J’étais là quand tu as voulu l’impressionner mais que ça n’a pas franchement pas marché
J’étais là quand tu l’as emmenée la première fois derrière toi
J’étais là quand tu as enfin posé le genou
J’étais là même quand tu as eu un peu moins de temps pour moi
J’étais là quand tu as regardé en arrière et que tu t’es souvenu de nos voyages
Je ne veux simplement pas être là quand tu feras tes derniers tours de roue
Mais je serai là quand un jour tu ne le seras plus
Et je tâcherai simplement de continuer à te faire exister.
Léo
Je m’installe dans mon canapé bien douillet
J’ai l’habitude de venir dans ce chalet
Je sens encore la bonne odeur de la menthe…
Me laisser envahir par l’odeur de la plante !
Le bois des fées s’enflamme dans la cheminée
Je bois avec lenteur les saveurs de mon thé,
Regarde par la fenêtre avec attention
Le lever du soleil. Quelle excitation !
La brume du matin doucement se répand,
Les oiseaux se mettent à chanter : pépiements.
Les marmottes des rochers jaillissent si vives !
l’ange noire
Ile de Roman (2)
Et sur le chemin de la passion,
Couleurs et volupté se rencontrent
Et l’amour devient alors fiction.
Quand soudain douleur et pleurs se concentrent,
Sur une seule et même personne
Au risque d’effondrement.
L’amour aime au-dessous de soi,
Il renonce et sait bien pourquoi
Il a raison de se soumettre
Et du cœur il compris la loi :
Quand l’amour-passion n’a plus de raison d’être,
L’amour-compassion trouve alors emploi.
Le cercle du désir ne s’achèverait donc jamais,
Souffrance, puis adoration se marieraient.
Aimer au risque de pleurer,
Tel est ton choix désaccordé.
D’autres choisissent Haine pour finir leur vie,
Seuls. Alors triste est leur survie.
Jade
L’amour Passionné
Autant toxique que maladif
Il nous fait rêver sans jamais pouvoir s’arrêter
On cherche la guérison aux pieds de ceux qui nous ont blessé
Notre bonheur ne sera que plus tardif
Il faut juste oublier sans jamais recommencer
Ile du Cabaret vert
Pour faire un délicieux riz :
Il faut mettre pour celui-ci
De l’eau dans une casserole.
Afin que le riz ne se colle.
Ajouter une pincée de sel,
Pour avoir une couleur, belle
Le faire chauffer à feu vif,
‘devez être très attentif.
Pour avoir une odeur agréable,
Ajoutez du beurre d’érable
Votre riz a plus de couleur
Et prometteuse en est l’odeur
Après un quart d’heure de cuisson,
Il ne reste plus qu’une action :
C’est d’le mettre dans une assiette
D’le manger avec une fourchette.
Abcel
Ile de l’Age d’or.
Nostalgie de l’agneau
Je me souviens des longues vacances,
Passées durant ma petite enfance,
Là-haut dans le ciel, le soleil luisait
Sur la verte chaise le chat dormait
De la colline je voyais la mer
Mes paysages étaient de fond bleu,
Assis sur un banc fier et heureux
Sur le sommet j’ajoutais ma pierre.
L’agneau au feu tournait lentement,
La tablée buvait en l’attendant
J’écoutais leurs rires sous l’albizia
Maintenant le ciel ici est gris,
Je contemple ces plaines infinies,
Tout seul face à mes chipolatas.
Ianpom